Le 'je dis' du jeudi

Le 'je dis' du jeudi
Le 'je dis' du jeudi

28.12.11

Le syndrome du poisson rouge

Voici que 2011 s'en va.. et qu'il n'en reste quasiment rien! Qui se souvient que cette année - qui restera sans doute sous le signe de la crise de l'euro et des dettes souveraines et aussi celle du sacre d'un fils d'immigré, italien et francophone encore bien, à la tête du gouvernement - qui se souvient donc que cette année a vu disparaître Ben Laden et Girardot. A croire que ce feu d'artifice nucléaire japonais auquel nous avons assisté depuis notre balcon européen a tout de même eu quelques bonnes petites retombées ici, juste assez virulentes pour nous anesthésier les cellules de la mémoire, et nous la remettre à zéro pour imprimer toutes les inepties que nous déverse le web dans son flot incessant de wazzaa et autres jackasseries! Rémi Gaillard est en passe d'enterrer les 'nouveaux philosophes' par sa vision 'décalée et absurde du monde du 21ième siècle' alors que la presse papier sombre irrémédiablement dans la marre des restructurations et autres plans de redéploiement multimédias.


Pas grave, puisqu'on peut suivre l'état du réacteur 3 de Fukushima en direct sur webcam en même temps que l'ambiance au Boom Boom Bar de Phuket (Live). Il suffit juste de cliquer en rond, et d'alimenter son profil FB avec ses photos de vacances. L'arrivée de Beckham au PSG est déjà en passe se supplanter les événements de Syrie dans le buzz mondial infernal, si en plus il change de coupe de cheveux et Victoria de robe, Bachar pourra continuer à torturer en paix. Alors que ce termine cette Année du Lapin (authentique!) l'affaire DSK semble déjà appartenir au siècle dernier! Le hasard n'existerait donc pas? Londres finissait l'été dernier, pourri entre tous, dans la fournaise des incendies déclenchés par des émeutiers incontrôlables pendant que la Norvège n'en finissait pas de sécher ses larmes de stupeur suite au massacre perpétré par un illuminé millénariste adepte du 'white power' et parano du complot mondial... Réveillonnez tranquille, dès les vapeurs du champagne de la Saint Sylvestre retombées, on se dirigera tout droit vers le passage à l'Année du Dragon! Tout un programme!

Si 2011 a vu la population mondiale atteindre et dépasser les 7 milliards (euh, ça fait combien en euros?) d'individus, 2012 nous promet rien de moins que la fin du monde! Excusez du peu! Alors, pour tout ceux qui avaient raté celle prévue pour l'an 2000, Paco Rabanne en tête, puissent nos barrettes-mémoires tenir encore le temps nécessaire pour ne pas sombrer dans une névrose hystérique collective mixant désespoir et sentiment de persécution qui ne manquerait pas de basculer bien rapidement vers les classiques dérives fascisto-populistes qui attendant leur heure en embuscade. Donc, pour ceux qui réfléchissent encore un peu, je propose : 2012, année du poisson! Ça soutient le moral (oméga3) et c'est bon pour la mémoire!


Moi, je dis :

Si un poisson rouge a une mémoire de 3 secondes, c'est quoi la taille minimum du bocal pour qu'un homme ait oublié qu'il vient d'en terminer le tour?

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Les hommes-grenouille sont-ils plus sujets à l’Alzheimer?

7.10.11

Long week-end, souffle court.

Suspendus, pendants, retenus, arrêtés, bref mangés par le suspens qu'on est, dans cette ambiance de calme avant la tempête, d’œil du cyclone, d'attente du tsunami qui va tout ravager. Fiers mais inquiets, comme le jeune Pepe d'Astrérix en Hispanie. On attend tous de savoir sur quel grill on va finir et surtout à quelle sauce (à taaable!). Ce petit personnage dessiné avait d'ailleurs peut-être trouvé la bonne solution face à l'adversité : s'arrêter de respirer jusqu'à ce qu'il se passe quelque-chose! Seul chalenge : pouvoir tenir en apnée durant les 3 prochains jours au moins, et ça, c'est une autre paire de manche. Mais vu le nombre de dossiers ouverts, il faudra bien celà.



En magasin, au rayon suspens, nous avons : Carla S. qui n'accouche pas. Le rejeton présidentiel aurait déjà 4 jours de retard, de là à penser que l'envie lui serait passée ou que le soutien prématuré à son président de père le pousserait à reporter sa joyeuse entrée à dimanche, histoire de gâcher la fête de la primaire des socialistes français, il n'y aurait qu'une contraction. La charlotte sur la tête, il y a du monde au premier rang, près des étriers, pour accompagner les 'Poussez madame.. respirez!'. Les socialistes. Parlons-en de ce grand derby de la gauche hexagonale, dont la compétition interne avait démarré sous le signe de la ringardise et qui, finalement, se retrouve encensée par tous, avec un résultat quasi connu d'avance, mais vous savez bien, les sondages... Et puis reste à espérer qu'un Arnaud Montebourg reste au second tour, sous peine d'avoir un débat gauche molle contre social démocratie pragmatique d'un ennui total.

Mais c'est chez nous que l'ambiance est à la 24 heures, qui devraient en durer au moins 72 pour le coup. Le sauvetage de Dexia entamé par les grands managers de la finance internationale, l'ex-premier Dehaene à leur tête, tourne à un épisode des Pieds Nyckelés entre gaffes de communication et atermoiements hors de prix. Les communes serrent les fesses, et les petits actionnaires, comme pour Fortis, ont déjà compris que le bon père de famille n'est plus qu'un ogre insatiable, voleur et menteur en plus. Enfin, on l'avait presque oublié, notre Steve Jobs à nous, le champion de la solution design et créative, est toujours bien vivant : Elio Di Rupo cours toujours et même si ça paraît de la science fiction, devrait aboutir sous peu! Retenons notre souffle pour un gros lundi en perspective.


Moi, je dis :

Si on ne peut même plus se détendre pendant les 2 petits jours de week-end, plus aucune raison de se stresser en semaine sous peine d'exploser très rapidement. Alors vive la sociale et tournée générale!

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Le temps fraîchit, ils les font en molletonné les charlottes?

30.9.11

Le pays des hommes poireau

Le phénomène a été découvert aux États-Unis, comme toujours, il y a au moins une trentaine d'années. Et puis, comme toujours, il a fallu le temps pour qu'il arrive jusque chez nous. Mais là, on est en plein dedans : nous sommes envahis par les hommes (et femmes) poireaux. Les scientifiques-laborantins des médias que sont devenus les présentateurs de JT se penchent d'ailleurs très régulièrement sur la vie fascinante de cette race bien à part d'êtres humains. A tout moment, au cours de leurs grands-messes journalistiques quotidiennes et télévisées, le ronron rassurant du déroulement des catastrophes proches ou lointaines peut se suspendre subitement avec une injonction du type : 'et nous retrouvons tout de suite François-Daniel Wouters en direct de la Rue de la Loi'. 

A ce moment précis, c'est un documentaire animalier qui démarre. On peut y observer une personne droite comme un I, dans une pose figée, mi-attentive, mis-inquiète, un peu comme les papis aux sonotones mal réglés qui se concentrent sur les paroles de leurs petits enfants, les yeux plissés, pour tenter de comprendre tout ce qu'on leur dit. L'homme-poireau ne se sépare jamais de ses attributs fétiches : un micro en forme de grosse sucette aux couleurs acidulées à la main, et deux gros spots halogènes qu'il dirige toujours vers son visage inquiet. Il est habituellement un peu lent au démarrage, en fonction de la distance qui le sépare du studio de son collègue homme-tronc. Chaque séquence consacrée à l'étude de l'homme-poireau commence donc immuablement par une phase d'observation, parfois assez longue (quand il se trouve à Kaboul ou en Patagonie, ce temps peut même dépasser la minute!). Phase la plus favorable pour détailler son accoutrement toujours très créatif : cravate de travers pour mettre une chemise à carreaux bien en valeur, parapluie à demi ruiné qui semble sortir d'une poubelle, ou pour les femmes, tissu improbable jeté sur la tête, cette option étant réservée aux pays musulmans.

Ce temps suspendu, parfois interminable, étant écoulé, le spécimen se met soudain en action et débite un texte inscrit sur un carnet qu'il tient à bout de bras ou pour les plus myopes, sur des grands panneaux de cartons tenus face à lui, hors champ, par des techniciens hirsutes. Le tout interompu par des question pré-écrites de son interlocuteur tronc avec un air faussement intéressé. Autre particularité de notre animalus televisualis : son biotope. L'homme-poireau évolue le plus souvent dans des rues désertes, devant des façades aux portes closes, ou au bord de rivières, qui entre-temps sont rentrées dans leur lit, à la nuit tombée. Il s'acharne alors à décrire le paysage en multipliant les superlatifs pour évoquer ce qu'on y voit pas. 'C'est derrière les fenêtres éteintes derrière moi que tout s'est déroulé il y a moins de 12 heures..'. A l'opposé, certains s’échinent à hurler des lapalissades tout en se faisant bousculer au milieu d'événements populaires bondés et sur-bruyants : 'Je ne vous entend pas, mais comme vous le voyez, il y a beaucoup de monde ici Jean-Pierre...'. D'autres encore se font remarquer.. sans rien faire. Ils ne réagissent à aucune des injonctions angoissées du présentateur : 'Est-ce que vous nous entendez Jacqueline?', qui se croit toujours obligé de mentir : 'Eh bien, ne vous retrouverons plus tard dans ce journal..'. Attention, la première surprise passée, sachez que ces hommes-poireau se reproduisent à une vitesse phénoménale et sont en passe d'envahir toutes les antennes et sur tous les sujets, au point de phagocyter les informations classiques à contenu au profit de leurs apparitions absconses. Prudence donc!

Moi, je dis :

Après les hommes-tronc et les hommes-poireau, vivement qu'on invente les hommes-banane, pour qu'on puisse s'en fourrer un dans chaque oreille et ne plus subir le bruit ambiant.


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Les hommes-poireau sont-ils condamnés à ne rencontrer que des femmes-vinaigrette?




 

23.9.11

J'oublirai mon nom!

Quel pire lieu commun de constater que les semaines se suivent et sont assez loin de se ressembler. Mais alors là, qui aurait pu croire que le héros de notre époque, ce Tarzan des temps modernes et de l’Amérique réunies, un mix parfait entre le Capitain Flam et Carl Lewis, allait ravaler sa parole. Tout net et bien sèchement, sans même une bonne excuse du genre : vous ne m'aviez pas bien compris... Non, non, Obama a lâché les Palestiniens au beau milieu du gué en prétextant un 'moment inopportun', un peu comme on parlerait d'un vent intempestif dans une cabine d’ascenseur bondée à l'heure de pointe dans un immeuble de bureau. Une grosse prout oui, et dans la figure encore bien! Devant l'assemblée générale de l'ONU, lors de cette session de rentrée, le seul dont on ait pas eu à rougir du discours, c'était Sarkozy! La honte : se retrouver de facto dans de camp de Sarko, c'est plutôt traumatisant. Après Berlusconi qui part en vrille, Cameron ensuqué dans l'affaire Murdoch, et le Pape qui se prépare un bide pour sa visite en Allemagne, devoir se rabattre sur l'hyper-président Français pour ne pas quitter cette session ONU avec le rouge au front, c'est peut être ça l'ultime humiliation.

Décidément, les choses s'en vont cul par-dessus tête. On en finirait par devoir se pincer en permanence pour être bien sûr qu'il ne s'agit pas d'un mauvais rêve : si les deux seules personnalités politiques flamandes tant soi peu sympathiques jettent l'éponge (l'ex syndicaliste Inge Vervotte et l'incinérateur Frank Vandenbroucke) et retournent à la vie civile, si Louis Michel se met à dire ce qu'il pense sur toutes les antennes en traitant Olivier Maingain de populiste, si même le Roi fait la grêve des anoblissements du 21 juillet et laisse les futurs Barons ou Baronnes et leurs armoiries sur le bord de la route, à quoi faut-il encore s'attendre!



Dans un contexte où tout fout le camp, quand la fameuse Communauté Française de Belgique se voit réduite aux 3 lettres FWB (faut-il dire Effe Wé Bé?), quand notre Premier Ministre multi-démissionnaire mais insubmersible quitte le navire au moment exact où son image basculait d'ex-séminariste en Rocco Siffredi du SMS, alors qu'on apprend que les futurs séminaristes, eux, vont se voir testés et notés sur l'échelle des fantasmes inavouables avant de pouvoir enfiler le col romain (Est-ce Mgr Léonard qui fera passer les examens?), vers qui se tourner de fort et d'immuable en ces temps tempétueux et perturbés? C'est à n'en plus savoir son propre nom! Une seule nouvelle rassurante : dès la parenthèse onusienne refermée, super Sarko va tout de même avoir gros à faire avec de mauvaises histoires de valises bourrées d'argent  liquide dont il n'aurait pu ignorer l’existence à l'époque de la campagne Balladur. Enfin un dossier qui semble évoluer logiquement. Si en plus Di Rupo arrive a former un gouvernement, alors je promets de jeter ma boite de Xanax dans le canal de Willebroek.




Moi, je dis :

Même si tu ne sais plus comment tu t'appelles, quand tu mets une tournée générale, le barman, lui, il sait toujours bien sous quel nom il faut ajouter la note.


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Ils ont aussi des Roms en Palestine que personne ne les veut?



16.9.11

Jeudi vert!

Il y a des jours comme ça où, après des kilos d'eau qui tombent du ciel pendant des semaines entières, des annonces apocalyptiques sur toutes les ondes, allant de la fin du monde imminente en forme de guerre mondiale économique jusqu'à la montée inéluctable des océans qui viendrait menacer le Pajottenland de transformation progressive en marais salant façon Camargue, tout à coup, on ne sait si c'est parce que c'est la saint Bisounours ou la semaine des 4 jeudis (pfff, le boulot!), tout semble bien aller pendant toute une journée. Un peu comme si une grosse couche de poudreuse invisible était tombée sur la ville : les bruits du trafic sont atténués, une chaleureuse ambiance de coin du feu fait aboutir les partis à la fameuse table des négociations à un accord sur BHV, les banquiers centraux s'embrassent presque sur la bouche et ouvrent le robinet à Dollar et la météo est clémente, presque de saison!


Woaw, c'est presque trop! On se surprend à attendre la mauvaise nouvelle qui ne va pas manquer de survenir.. et puis non, rien. Même les 6 candidats de la gauche française en débat-grand'messe sur France 2 ont une telle tenue qu'on finirait par y croire à nouveau. Et le comble : Sarkozy en tournée triomphale en Libye nous gratifie d'un discours aux accents gaulliens et on se dit que, présent dans la foule de Benghazi, on ne pourrait réprimer un applaudissement. Oula, Il va falloir se reprendre avant se sombrer dans un angélisme béat, un peu comme un discours de candidate Miss France qui est "contre la guerre" et qui "voudrait plus tard travailler pour MSF".

Heureusement, il y en a qui ne baissent jamais la garde : Le Pen nous refait une sortie haineuse sur Cohn bendid sur le mode 'pédophile', Maingain menace de faire sauter le cartel MR-FDF (mais où reste le MCC?) et Christine Lagarde, nouvelle grande prêtresse de l'économie mondiale, nous rappelle une xième fois que les banques devraient renforcer leur fonds propres sous peine de faillite. Allez ce n'était donc pas un rêve.. juste une journée d'accalmie dans ce monde de brute. Ouf! A la longue, je suis certain que ce cocktail de rose et de bleu bébé, ça doit filer le haut le coeur.


Moi, je dis :

A force de se stresser pour tout et pour rien, est ce qu'on ne se pourrit pas tous les petits moments sympas qui permettent de dépasser les grandes vagues de panique pessimiste? Allez, reprenez une part de gâteau, c'est pour moi!


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : C'est quoi le contraire de cauchemar?

8.9.11

10 ans déjà....enfin!

Avant de succomber définitivement ce dimanche 11 septembre à l'agacement post-traumatique distillé par des médias déjà sursaturés de commémorations envoyé-spésialesques, tentons un léger zoom arrière. Et là, on voit que le nouveau siècle a fait fort dès le premier jour avec un bug informatique annoncé comme cataclysmique et qui a vite pris une forme de pétard mouillé. Mais trois mois plus tard, c'est au tour de la bulle internet d'exploser, et là rien d'humide, sauf les yeux des investisseurs rincés en bourse. Voilà ce millésime 21, que l'on nous avait annoncé spirituel voire religieux et qui démarrait sous des auspices des plus matériels... et c'était sans compter sur la tragédie new-yorkaise de 2001! 


Une décennie plus tard, alors que le cadavre de l'ennemi public N°1 n'a pas encore touché le fond de l'océan où il est censé reposer, qui se souvient encore qu'Oussama était un prénom régulièrement donné aux nouveaux nés de la région bruxelloise en  2002? Pire encore : au dire d'un de ses ex-garde du corps, il semble que Ben Laden n'était pas un si bon musulman que cela, et on apprend que les kamikazes issus des camps d'entrainements afghans passaient leurs dernières soirées pré-sacrifice à boire (si si de l'alcool!) entourés de jeunes filles pas trop farouches. La fin d'un mythe. Les new-yorkais tendance Lelouch concluraient même : tout ça pour ça!


Et puis il y a eu les dégâts collatéraux, l'affaire des caricatures, la paranoïa généralisée entre vigie-pirate écarlate et excès de zèle dans le métro londonien se soldant par la mort du jeune brésilien Jean Charles de Menezes. Le tout baigné de repli communautaire, de lois anti-voile intégral et de guerres du Bien contre le Mal. Il semble que l'heure soit revenue au désengagement, au dialogue et à la nuance. Le manichéisme ambiant ayant été largement balayé par le printemps arabe que personne n'avait vu venir, cet anniversaire décennal a subitement pris un bon coup de vieux, et on ne peut que s'en réjouir.

Moi, je dis :

Il y a des anniversaires qui se fêtent et d'autres qu'on subit... pour mieux les oublier. Et tout compte fait, avec 10 ans de plus, on ne peut être que plus sage que 10 ans auparavant!


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : C'est pas ce dimanche le jour sans télé?

1.9.11

Foire à la Libye

Approchez messieurs dames, elle est belle ma Libye! Du pétrole, des marchés de BTP, des contrats de réarmement... y en aura pas pour tout le monde! Alors que Kadhafi n'est pas encore localisé, le monde entier, France Sarkozienne en tête, se partage déjà le butin. Et pourtant, certains n'ont pas trop intérêt à ce que l'on se penche sur leur relations passées avec le tyran de Tripoli. Comme ce Président français par exemple, qui a démarré son mandat avec un 'deal' assez osé dans le dossier des infirmières bulgares, qui lui vaudra le plaisir quelques mois plus tard d'accueillir la tente du guide de la révolution sous les fenêtres élyséennes. Rassurons nous, tous les contrats du passé seront honorés, a garanti le nouveau régime. En plus, le déblocage express d'avoirs libyens à l'étranger ($ 1.5 milliard) permet d'envisager les premières dépenses alors que le montant total des capitaux à récupérer pourrait monter jusqu'à 170 milliards. De quoi faire quelques beaux achats - euh investissements - chez ses nouveaux amis-partenaires français, italiens et occidentaux en général. Bref, du gagnant gagnant!


Évidement, la mise en fuite de ce dangereux énergumène illuminé, autocrate et passablement sanguinaire est une très bonne nouvelle. La ruée occidentale sur le gâteau a tout de même un petit quelque chose d'indécent dans ce contexte de changement délicat de régime. D'autant que les attributions de concessions pétrolières ne semblent pas figurer dans les problèmes les plus urgents à traiter. Reste à voir quels seront les prochains épisodes de cette course à l'échalotte dans laquelle l'hyper Président français part bien placé. Derrière ses poses de sauveur désintéressé, il n'aura pas fallu très longtemps pour que le naturel mercantile revienne au galop. 


Les mauvais esprits vont dire que si la Syrie se trouvait au dessus d'immenses champs pétrolifères, son sort serait scellé depuis longtemps. Mais puisque la spécialité locale est plutôt le savon d'Alep, lavons nous les mains de concert et laissons Bachar el Assad dormir en paix et tirer sur son peuple. Il n'y a manifestement pas d'affaires à faire à Damas et peu de lauriers à glaner.




Moi, je dis :

Ça valait bien la peine de nous bassiner avec les armes chimiques et les palais-bunker imprenables pour finir comme le dernier des Sadam, en fuite, et déguisé en bédouin ou en danseuse du ventre. Finalement toutes les baudruches terminent de la même manière : dans un grand pppffffrrrrrrrrrrrrrrr!


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Il est où le Club Med en Libye?

25.8.11

Les nouveaux gladiateurs

Eté pourri, bourses en chute libre, rien à la télé... Heureusement, les femmes et hommes politiques sont toujours là pour nous divertir. A croire que c'est une de leurs occupations favorites. Au plus ils se voient dépossédés du moindre pouvoir sur la réalité économique et sociale, plus ils se rattrapent sur le front médiatique de la gesticulation emphatique ou burlesque, tout en soignant toujours la dramaturgie de leurs apparitions médiatiques, cornaqués qu'ils sont par leurs grands gourous de la com' (T'inquiètes, c'est la story qui compte coco!).

Et ça marche! Au niveau stories, on est gâtés : DSK concurrence largement 'A la Maison Blanche' surtout que la série semble bien partie pour une deuxième saison : Après la chute à New-York, le retour en France! Ne parlons pas de la formation du gouvernement belge qui, toutes proportions gardées, ressemble de plus en plus à 'Plus Belle la Vie' jusque dans ses rebondissements invraisemblables et ses 'cliffhanger' éculés qui ne parviennent plus à capter l'audience. Quand, à l'époque romaine, les gladiateurs - survivants - se retiraient souvent riches et respectés, aujourd'hui nos politiques se recyclent plutôt dans les conseils d'administration aux copieux jetons de présence ou dans de mystérieux cabinets de consultants. L'important est qu'ils aient fait le show, alors tout leur sera pardonné. Sarkozy par exemple, qui vient tout juste de revenir sur ses dernières promesses de campagne, a toutes les chances de se voir réélu, oint par la bénédiction de Paris Match qui ne manquera pas d'être prononcée en mots et en photos lors de la naissance du poupon présidentiel. Si le spectacle est prometteur, le public est ravi. Machiavel lui-même recommandait au Chef de privilégier l'apparence de dignité pour combler le peuple, cela étant fait, et pour autant que l'image soit sauve, il n'aurait plus d'obstacles pour agir à sa guise.

Un seul souci : même si le programme n'est pas très consistant, pas question de changer de poste ou de tourner le bouton. L'unique sanction possible, comme pour le pouce vers le bas dans l'arène romaine, c'est le crayon - électronique ou pas - dans l'isoloir. Et là, plus question de divertissement... quoique, le clientélisme de bon aloi pourrait en tenir lieu.



Moi, je dis :

Si c'est pour faire le zouave, y faut pas nécessairement être élu et passer à la télé pour ça! Mais sans faire le malin, c'est quand même moins facile de se faire remarquer.

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : C'est quand les prochaines élections?

18.8.11

Croissance 2.0

Tout comme pour le Web, dont on nous a expliqué bien pédagogiquement il y a quelques temps que les soubresauts et errements de jeunesse étaient dépassés, mieux encore, transcendés dans un nouveau Web2.0, plus participatif, plus citoyen, plus axé sur les réseaux etc... Il va nous falloir développer un indice de croissance, lui aussi 'upgradé' pour arriver à dépasser cette méchante crise que nous font subir les marchés financiers, même s'il ne s'agit en fait que d'un mauvais procès.

Si, ce qui est considéré comme la plus grande innovation de ce siècle, en plus d'un de ses principaux moteurs de croissance, a bien réussi à se réformer et dépasser la catastrophe boursière de 2001 (la bulle internet) en implémentant ce concept de 2.0, alors notre actuel problème de croissance économique doit également y parvenir. Un concept comme l'Indice de Développement Humain (IDH) créé en 1990 a mis un certain temps pour se faire une place, il est maintenant considéré comme un incontournable. D'autres notions, non directement marchandes, devront également être intégrées dans ce calcul du taux de croissance 2.0. Tout le secteur associatif et 'non-marchand' qui constitue le tissu social d'un Etat n'est jamais porté qu'à la colonne débit du bilan, il est pourtant manifeste qu'il contribue nettement à sa croissance, à son bien être et au bon fonctionnement des entités plus directement productives.


En hybridant cette notion de croissance, on se donne également le moyen de se la réapproprier face aux jugements bien péremptoires des Fitch et autres S&P. Pour peu qu'elle soit prometteuse de nouveaux profits, la 2.0 pourrait même provoquer des conversions miraculeuses, principalement chez de grands gourous du marché qui n'en seraient pas à leur premier revirement. Lançons Trichet et Greenspan en troïka vers la City pour défendre cette croissance new -look, avec des vrais morceaux de vrais gens à l'intérieur, cela leur fera une bonne occupation de retraités!
Moi, je dis :

A force de ne jamais compter ce qui est gratuit parce que c'est gratuit, eh bien ceux qui font tout ça vont finir par se faire payer. Et là, y faudra pas se plaindre que c'est plus cher.

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Est ce que les chèques-services donnent droits aux timbres famille nombreuse quand on a 3 enfants?

11.8.11

La révolte des caddies

Barricade dans le Quartier Latin. Paris, le 10 mai 68.
Mai '68 fait décidément partie d'un autre siècle. Elles sont bien loin ces émeutes désuètes avec sitting, occupation des amphis et barricades à l'ancienne (pneus, meubles et une SIMCA 1000). Après la spectaculaire mobilisation des jeunes contre le déjà-oublié CPE (Contrat Première Embauche - cornaqué par D. de Villepin) en 2006 où le début de Twitter et les appels à la mobilisation sur Facebook avaient fait la différence, on a eu la surprise de voir la jeunesse française descendre dans la rue il y a quelques mois pour défendre les retraites! Et là, voici les anglais qui se déchaînent sur fond de détresse sociale - nous disent les analystes - et nous livrent un remake des émeutes de banlieues françaises de 2005 avec pillages réglés et incendies d'immeubles.

Détresse sociale avez-vous dit? Peut-être. Hargne et défoulement anarchiques jubilatoires en tout cas! Destructions gratuites et surtout pillages organisés ayant pour cibles les étendards de la consommation hype du moment : chaussures et vêtements de marque et surtout objets technologiques style écrans plats et smart phones. Ça sent la revanche, avec en prime, ce plaisir un peu pervers de terroriser le 'bourgeois', tout en se payant sur la bête. Ultime cynisme, à l'image certainement du système en général : chacun pour soi et terre brulée, même si ce sont les siens qui devront pâtir ensuite des conséquences... un peu comme ce qui se passe en bourse actuellement!

La religion de la guérilla sociale qui percole à tous les niveaux de la société a maintenant touché la couche de fond, elle fait flaque et on patauge. 'Sois un battant', 't'es un killer man!', 'are you talking to me?' il semble bien que la 'Scarface attitude' ait encore de beaux jours devant elle :"Une fois que tu as l'argent, tu as le pouvoir...Une fois que tu as le pouvoir, tu as toutes les femmes que tu veux...".

Moi je dis :

Stéphane Hessel manifeste ... quand il n'écrit pas
Si les retraités qui survivent avec 850 euros de pension - sans aucune perspective d'évolution hors index  - descendaient dans la rue pour balancer leurs déambulateurs dans les vitrines des Mutuelles et des bandagistes qui se sucrent sur leur dos avant de foutre le feu à la Tour des Pensions, on pourrait alors parler de révolte issue de la détresse sociale!

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Dentier du haut avec canines acérées à céder cause double emploi. Possibilité de paiement échelonné.



5.8.11

Saint Bloomberg

Michael Bloomberg
Michael Bloomberg est milliardaire. Il est aussi maire de New York et.. philanthrope. Voyez cela, il va puiser sur sa cassette propre 30 millions de $ pour financer un programme de réinsertion pour ex-détenus noirs – latinos - … et autres minorités visibles ou non.
Un vrai saint ce Mike ! A moins que l’on se rappelle d’où vient cette fortune amassée à la tête de Bloomberg (agence d’informations financières.. pas de notation, mais presque).

George Soros
Un peu comme Georges Soros, qui lui a fait fortune en spéculant sur les monnaies (à la hausse comme à la baisse, en faisant sauter le serpent monétaire européen, par exemple, et par là même, faisant perdre une fortune aux petits épargnants par le biais des dévaluations en cascades..) le tout piloté par un fond d’investissement basé à Curaçao ! .. et qui – rongé par un salutaire remord - donne ce paquet de dollars à une fondation qui va lutter pour l’insertion des pauvres à l’université et aider au développement de sociétés démocratiques! Touchant..

Faut-il désormais attendre que la pitié – le remord - tenaille ceux qui ont vécu sur les failles du système pour que, sur le tard, ils arrosent de leur fortune des initiatives caritatives? Au delà du retour en force du 'fait du prince', quel gaspillage d’énergie sociale !

Moi, je dis :

Si Robin des Bois avait été trader en bourse, Frère Tuck aurait sûrement été lui démonter son bureau à la City plutôt que de trinquer avec lui dans la forêt de Sherwood. .. et peut être même qu’il lui aurait fait bouffer sa plume et le ridicule petit chapeau vert qui va avec !
Euh.. quelqu'un aurait vu le Shérif de Nottingham?

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Cherche tube néon peu ou pas utilisé en bleu ou en vert