Le 'je dis' du jeudi

Le 'je dis' du jeudi
Le 'je dis' du jeudi

6.1.12

Les justiciers de 2012... ont du pain sur la planche.

On vit décidément une époque formidable. Laissant derrière nous 21 siècles et plus de vengeances, de vendettas, d’œil pour œil dent pour dent et autres crimes d'honneur.. nous voici arrivés dans l'ère des cyber justiciers et autres vengeurs symboliques! C'est ce bon vieux Sigmund qui se serait régalé à nous analyser tout ça! Voyez donc : pour lutter contre la fermeture de la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise les hackers d'Anonymous Belgium ont pris possession de la page d'accueil du site internet du géant de l'acier Acelormittal pour y placer une vidéo dénonçant la multinationale qui licencie tout en faisant des bénéfices. Poussant le bouchon encore un pas plus loin que notre célèbre entarteur national, Anonymous a fait monter la pression depuis plusieurs jours en annonçant à sa cible qu'il allait l'attaquer par une sentence un peu pompeuse : "Arcelormittal, par ses méfaits, s'est donc officiellement auto-désigné comme cible d'Anonymous Belgium". Oulà! La cyber-guerre est déclarée. Pas sûr que son efficacité soit optimale et qu'elle fera reculer Mr Mittal, elle peut au moins se vanter de faire la Une de toute la presse pour pas cher. Au niveau de la com' c'est donc déjà une réussite.
 
Maintenant, il resterait juste à tenir le rythme et à fustiger aussi tous les profiteurs de la misère humaine, ceux qui produisent dans les pays à bas coût, qui étranglent les producteurs pour augmenter leurs marges bénéficiaires au delà de toute mesure, les hypocrites qui font du mécénat en journée et du trading de hedge fonds la nuit (cf. la Bill Gates Fondation)...Bref, les causes ne manquent pas. Une autre star des médias qui a le gêne du justicier qui le démange plus souvent qu'à son tour, c'est notre voisin Sarkozy. Le voilà remonté sur son cheval à l'attaque d'une nouvelle cause : faire revenir l'image de Jeanne d'Arc dans le giron de la République! Rien que cela. Bourrée d'arrières-pensées électoralistes, cette croisade anti-Le Pen pourrait bien virer au ridicule total quand on sait que la polémique historique rebondit autour de la 'pucelle d’Orléans' en ce moment. Le cinéaste François Ruggieri lui a consacré un film 'Jeanne d'Arc, le stratagème' révélant qu'en lieu et place d'une jeune bergère, Jeanne serait en fait le frère bâtard du roi Charles VII, enjuponné et guerroyeur, envoyé par le palais pour redonner le moral aux soldats et remobiliser son armée en perdition. Jeanne d'Arc serait donc un homme qui s'appelait Philippe, ce qui ne lui enlèverait aucun des lauriers gagnés au champ de bataille, mais rendrait sa célébration cocardière - et presque mystique dans le cas du FN - pour le moins cocasse.

Les justiciers, ou ceux qui sont considérés comme tels, ont toujours eu la cote auprès du grand public, et celà malgré leur tenue vestimentaire plutôt grotesque. En effet, tout bon Zorro ou autre Batman se doit de porter un masque - qui fait la marque du maillot, mais autour des yeux - une combinaison moulante, et surtout, une petite cape en satinette, qui, en période hors-carnaval, serait bien suffisante à noyer le super héros dans une mer de ridicule dont il aurait bien du mal à se sauver sans un acte hautement héroïque pour rétablir son hyper virilité. Alors malgré le déplacement du terrain des opérations dans le champ virtuel, les images et symboliques restent toujours les mêmes : le verbe haut, le masque et la cape! Pchuiiit, par ici Tornado! C'est juste le cheval qui est devenu souris.

Moi, je dis :

Si il faut porter un collant fluo, un masque et un cape pour aider son prochain, je suis bien curieux de voir les nouveaux uniformes de la Croix Rouge et de MSF!

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Voici le site des justiciers-super héros, alors toi aussi, choisis ton costume !  http://www.reallifesuperheroes.com/heroes/


28.12.11

Le syndrome du poisson rouge

Voici que 2011 s'en va.. et qu'il n'en reste quasiment rien! Qui se souvient que cette année - qui restera sans doute sous le signe de la crise de l'euro et des dettes souveraines et aussi celle du sacre d'un fils d'immigré, italien et francophone encore bien, à la tête du gouvernement - qui se souvient donc que cette année a vu disparaître Ben Laden et Girardot. A croire que ce feu d'artifice nucléaire japonais auquel nous avons assisté depuis notre balcon européen a tout de même eu quelques bonnes petites retombées ici, juste assez virulentes pour nous anesthésier les cellules de la mémoire, et nous la remettre à zéro pour imprimer toutes les inepties que nous déverse le web dans son flot incessant de wazzaa et autres jackasseries! Rémi Gaillard est en passe d'enterrer les 'nouveaux philosophes' par sa vision 'décalée et absurde du monde du 21ième siècle' alors que la presse papier sombre irrémédiablement dans la marre des restructurations et autres plans de redéploiement multimédias.


Pas grave, puisqu'on peut suivre l'état du réacteur 3 de Fukushima en direct sur webcam en même temps que l'ambiance au Boom Boom Bar de Phuket (Live). Il suffit juste de cliquer en rond, et d'alimenter son profil FB avec ses photos de vacances. L'arrivée de Beckham au PSG est déjà en passe se supplanter les événements de Syrie dans le buzz mondial infernal, si en plus il change de coupe de cheveux et Victoria de robe, Bachar pourra continuer à torturer en paix. Alors que ce termine cette Année du Lapin (authentique!) l'affaire DSK semble déjà appartenir au siècle dernier! Le hasard n'existerait donc pas? Londres finissait l'été dernier, pourri entre tous, dans la fournaise des incendies déclenchés par des émeutiers incontrôlables pendant que la Norvège n'en finissait pas de sécher ses larmes de stupeur suite au massacre perpétré par un illuminé millénariste adepte du 'white power' et parano du complot mondial... Réveillonnez tranquille, dès les vapeurs du champagne de la Saint Sylvestre retombées, on se dirigera tout droit vers le passage à l'Année du Dragon! Tout un programme!

Si 2011 a vu la population mondiale atteindre et dépasser les 7 milliards (euh, ça fait combien en euros?) d'individus, 2012 nous promet rien de moins que la fin du monde! Excusez du peu! Alors, pour tout ceux qui avaient raté celle prévue pour l'an 2000, Paco Rabanne en tête, puissent nos barrettes-mémoires tenir encore le temps nécessaire pour ne pas sombrer dans une névrose hystérique collective mixant désespoir et sentiment de persécution qui ne manquerait pas de basculer bien rapidement vers les classiques dérives fascisto-populistes qui attendant leur heure en embuscade. Donc, pour ceux qui réfléchissent encore un peu, je propose : 2012, année du poisson! Ça soutient le moral (oméga3) et c'est bon pour la mémoire!


Moi, je dis :

Si un poisson rouge a une mémoire de 3 secondes, c'est quoi la taille minimum du bocal pour qu'un homme ait oublié qu'il vient d'en terminer le tour?

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Les hommes-grenouille sont-ils plus sujets à l’Alzheimer?

7.10.11

Long week-end, souffle court.

Suspendus, pendants, retenus, arrêtés, bref mangés par le suspens qu'on est, dans cette ambiance de calme avant la tempête, d’œil du cyclone, d'attente du tsunami qui va tout ravager. Fiers mais inquiets, comme le jeune Pepe d'Astrérix en Hispanie. On attend tous de savoir sur quel grill on va finir et surtout à quelle sauce (à taaable!). Ce petit personnage dessiné avait d'ailleurs peut-être trouvé la bonne solution face à l'adversité : s'arrêter de respirer jusqu'à ce qu'il se passe quelque-chose! Seul chalenge : pouvoir tenir en apnée durant les 3 prochains jours au moins, et ça, c'est une autre paire de manche. Mais vu le nombre de dossiers ouverts, il faudra bien celà.



En magasin, au rayon suspens, nous avons : Carla S. qui n'accouche pas. Le rejeton présidentiel aurait déjà 4 jours de retard, de là à penser que l'envie lui serait passée ou que le soutien prématuré à son président de père le pousserait à reporter sa joyeuse entrée à dimanche, histoire de gâcher la fête de la primaire des socialistes français, il n'y aurait qu'une contraction. La charlotte sur la tête, il y a du monde au premier rang, près des étriers, pour accompagner les 'Poussez madame.. respirez!'. Les socialistes. Parlons-en de ce grand derby de la gauche hexagonale, dont la compétition interne avait démarré sous le signe de la ringardise et qui, finalement, se retrouve encensée par tous, avec un résultat quasi connu d'avance, mais vous savez bien, les sondages... Et puis reste à espérer qu'un Arnaud Montebourg reste au second tour, sous peine d'avoir un débat gauche molle contre social démocratie pragmatique d'un ennui total.

Mais c'est chez nous que l'ambiance est à la 24 heures, qui devraient en durer au moins 72 pour le coup. Le sauvetage de Dexia entamé par les grands managers de la finance internationale, l'ex-premier Dehaene à leur tête, tourne à un épisode des Pieds Nyckelés entre gaffes de communication et atermoiements hors de prix. Les communes serrent les fesses, et les petits actionnaires, comme pour Fortis, ont déjà compris que le bon père de famille n'est plus qu'un ogre insatiable, voleur et menteur en plus. Enfin, on l'avait presque oublié, notre Steve Jobs à nous, le champion de la solution design et créative, est toujours bien vivant : Elio Di Rupo cours toujours et même si ça paraît de la science fiction, devrait aboutir sous peu! Retenons notre souffle pour un gros lundi en perspective.


Moi, je dis :

Si on ne peut même plus se détendre pendant les 2 petits jours de week-end, plus aucune raison de se stresser en semaine sous peine d'exploser très rapidement. Alors vive la sociale et tournée générale!

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Le temps fraîchit, ils les font en molletonné les charlottes?

30.9.11

Le pays des hommes poireau

Le phénomène a été découvert aux États-Unis, comme toujours, il y a au moins une trentaine d'années. Et puis, comme toujours, il a fallu le temps pour qu'il arrive jusque chez nous. Mais là, on est en plein dedans : nous sommes envahis par les hommes (et femmes) poireaux. Les scientifiques-laborantins des médias que sont devenus les présentateurs de JT se penchent d'ailleurs très régulièrement sur la vie fascinante de cette race bien à part d'êtres humains. A tout moment, au cours de leurs grands-messes journalistiques quotidiennes et télévisées, le ronron rassurant du déroulement des catastrophes proches ou lointaines peut se suspendre subitement avec une injonction du type : 'et nous retrouvons tout de suite François-Daniel Wouters en direct de la Rue de la Loi'. 

A ce moment précis, c'est un documentaire animalier qui démarre. On peut y observer une personne droite comme un I, dans une pose figée, mi-attentive, mis-inquiète, un peu comme les papis aux sonotones mal réglés qui se concentrent sur les paroles de leurs petits enfants, les yeux plissés, pour tenter de comprendre tout ce qu'on leur dit. L'homme-poireau ne se sépare jamais de ses attributs fétiches : un micro en forme de grosse sucette aux couleurs acidulées à la main, et deux gros spots halogènes qu'il dirige toujours vers son visage inquiet. Il est habituellement un peu lent au démarrage, en fonction de la distance qui le sépare du studio de son collègue homme-tronc. Chaque séquence consacrée à l'étude de l'homme-poireau commence donc immuablement par une phase d'observation, parfois assez longue (quand il se trouve à Kaboul ou en Patagonie, ce temps peut même dépasser la minute!). Phase la plus favorable pour détailler son accoutrement toujours très créatif : cravate de travers pour mettre une chemise à carreaux bien en valeur, parapluie à demi ruiné qui semble sortir d'une poubelle, ou pour les femmes, tissu improbable jeté sur la tête, cette option étant réservée aux pays musulmans.

Ce temps suspendu, parfois interminable, étant écoulé, le spécimen se met soudain en action et débite un texte inscrit sur un carnet qu'il tient à bout de bras ou pour les plus myopes, sur des grands panneaux de cartons tenus face à lui, hors champ, par des techniciens hirsutes. Le tout interompu par des question pré-écrites de son interlocuteur tronc avec un air faussement intéressé. Autre particularité de notre animalus televisualis : son biotope. L'homme-poireau évolue le plus souvent dans des rues désertes, devant des façades aux portes closes, ou au bord de rivières, qui entre-temps sont rentrées dans leur lit, à la nuit tombée. Il s'acharne alors à décrire le paysage en multipliant les superlatifs pour évoquer ce qu'on y voit pas. 'C'est derrière les fenêtres éteintes derrière moi que tout s'est déroulé il y a moins de 12 heures..'. A l'opposé, certains s’échinent à hurler des lapalissades tout en se faisant bousculer au milieu d'événements populaires bondés et sur-bruyants : 'Je ne vous entend pas, mais comme vous le voyez, il y a beaucoup de monde ici Jean-Pierre...'. D'autres encore se font remarquer.. sans rien faire. Ils ne réagissent à aucune des injonctions angoissées du présentateur : 'Est-ce que vous nous entendez Jacqueline?', qui se croit toujours obligé de mentir : 'Eh bien, ne vous retrouverons plus tard dans ce journal..'. Attention, la première surprise passée, sachez que ces hommes-poireau se reproduisent à une vitesse phénoménale et sont en passe d'envahir toutes les antennes et sur tous les sujets, au point de phagocyter les informations classiques à contenu au profit de leurs apparitions absconses. Prudence donc!

Moi, je dis :

Après les hommes-tronc et les hommes-poireau, vivement qu'on invente les hommes-banane, pour qu'on puisse s'en fourrer un dans chaque oreille et ne plus subir le bruit ambiant.


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Les hommes-poireau sont-ils condamnés à ne rencontrer que des femmes-vinaigrette?




 

23.9.11

J'oublirai mon nom!

Quel pire lieu commun de constater que les semaines se suivent et sont assez loin de se ressembler. Mais alors là, qui aurait pu croire que le héros de notre époque, ce Tarzan des temps modernes et de l’Amérique réunies, un mix parfait entre le Capitain Flam et Carl Lewis, allait ravaler sa parole. Tout net et bien sèchement, sans même une bonne excuse du genre : vous ne m'aviez pas bien compris... Non, non, Obama a lâché les Palestiniens au beau milieu du gué en prétextant un 'moment inopportun', un peu comme on parlerait d'un vent intempestif dans une cabine d’ascenseur bondée à l'heure de pointe dans un immeuble de bureau. Une grosse prout oui, et dans la figure encore bien! Devant l'assemblée générale de l'ONU, lors de cette session de rentrée, le seul dont on ait pas eu à rougir du discours, c'était Sarkozy! La honte : se retrouver de facto dans de camp de Sarko, c'est plutôt traumatisant. Après Berlusconi qui part en vrille, Cameron ensuqué dans l'affaire Murdoch, et le Pape qui se prépare un bide pour sa visite en Allemagne, devoir se rabattre sur l'hyper-président Français pour ne pas quitter cette session ONU avec le rouge au front, c'est peut être ça l'ultime humiliation.

Décidément, les choses s'en vont cul par-dessus tête. On en finirait par devoir se pincer en permanence pour être bien sûr qu'il ne s'agit pas d'un mauvais rêve : si les deux seules personnalités politiques flamandes tant soi peu sympathiques jettent l'éponge (l'ex syndicaliste Inge Vervotte et l'incinérateur Frank Vandenbroucke) et retournent à la vie civile, si Louis Michel se met à dire ce qu'il pense sur toutes les antennes en traitant Olivier Maingain de populiste, si même le Roi fait la grêve des anoblissements du 21 juillet et laisse les futurs Barons ou Baronnes et leurs armoiries sur le bord de la route, à quoi faut-il encore s'attendre!



Dans un contexte où tout fout le camp, quand la fameuse Communauté Française de Belgique se voit réduite aux 3 lettres FWB (faut-il dire Effe Wé Bé?), quand notre Premier Ministre multi-démissionnaire mais insubmersible quitte le navire au moment exact où son image basculait d'ex-séminariste en Rocco Siffredi du SMS, alors qu'on apprend que les futurs séminaristes, eux, vont se voir testés et notés sur l'échelle des fantasmes inavouables avant de pouvoir enfiler le col romain (Est-ce Mgr Léonard qui fera passer les examens?), vers qui se tourner de fort et d'immuable en ces temps tempétueux et perturbés? C'est à n'en plus savoir son propre nom! Une seule nouvelle rassurante : dès la parenthèse onusienne refermée, super Sarko va tout de même avoir gros à faire avec de mauvaises histoires de valises bourrées d'argent  liquide dont il n'aurait pu ignorer l’existence à l'époque de la campagne Balladur. Enfin un dossier qui semble évoluer logiquement. Si en plus Di Rupo arrive a former un gouvernement, alors je promets de jeter ma boite de Xanax dans le canal de Willebroek.




Moi, je dis :

Même si tu ne sais plus comment tu t'appelles, quand tu mets une tournée générale, le barman, lui, il sait toujours bien sous quel nom il faut ajouter la note.


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Ils ont aussi des Roms en Palestine que personne ne les veut?



16.9.11

Jeudi vert!

Il y a des jours comme ça où, après des kilos d'eau qui tombent du ciel pendant des semaines entières, des annonces apocalyptiques sur toutes les ondes, allant de la fin du monde imminente en forme de guerre mondiale économique jusqu'à la montée inéluctable des océans qui viendrait menacer le Pajottenland de transformation progressive en marais salant façon Camargue, tout à coup, on ne sait si c'est parce que c'est la saint Bisounours ou la semaine des 4 jeudis (pfff, le boulot!), tout semble bien aller pendant toute une journée. Un peu comme si une grosse couche de poudreuse invisible était tombée sur la ville : les bruits du trafic sont atténués, une chaleureuse ambiance de coin du feu fait aboutir les partis à la fameuse table des négociations à un accord sur BHV, les banquiers centraux s'embrassent presque sur la bouche et ouvrent le robinet à Dollar et la météo est clémente, presque de saison!


Woaw, c'est presque trop! On se surprend à attendre la mauvaise nouvelle qui ne va pas manquer de survenir.. et puis non, rien. Même les 6 candidats de la gauche française en débat-grand'messe sur France 2 ont une telle tenue qu'on finirait par y croire à nouveau. Et le comble : Sarkozy en tournée triomphale en Libye nous gratifie d'un discours aux accents gaulliens et on se dit que, présent dans la foule de Benghazi, on ne pourrait réprimer un applaudissement. Oula, Il va falloir se reprendre avant se sombrer dans un angélisme béat, un peu comme un discours de candidate Miss France qui est "contre la guerre" et qui "voudrait plus tard travailler pour MSF".

Heureusement, il y en a qui ne baissent jamais la garde : Le Pen nous refait une sortie haineuse sur Cohn bendid sur le mode 'pédophile', Maingain menace de faire sauter le cartel MR-FDF (mais où reste le MCC?) et Christine Lagarde, nouvelle grande prêtresse de l'économie mondiale, nous rappelle une xième fois que les banques devraient renforcer leur fonds propres sous peine de faillite. Allez ce n'était donc pas un rêve.. juste une journée d'accalmie dans ce monde de brute. Ouf! A la longue, je suis certain que ce cocktail de rose et de bleu bébé, ça doit filer le haut le coeur.


Moi, je dis :

A force de se stresser pour tout et pour rien, est ce qu'on ne se pourrit pas tous les petits moments sympas qui permettent de dépasser les grandes vagues de panique pessimiste? Allez, reprenez une part de gâteau, c'est pour moi!


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : C'est quoi le contraire de cauchemar?

8.9.11

10 ans déjà....enfin!

Avant de succomber définitivement ce dimanche 11 septembre à l'agacement post-traumatique distillé par des médias déjà sursaturés de commémorations envoyé-spésialesques, tentons un léger zoom arrière. Et là, on voit que le nouveau siècle a fait fort dès le premier jour avec un bug informatique annoncé comme cataclysmique et qui a vite pris une forme de pétard mouillé. Mais trois mois plus tard, c'est au tour de la bulle internet d'exploser, et là rien d'humide, sauf les yeux des investisseurs rincés en bourse. Voilà ce millésime 21, que l'on nous avait annoncé spirituel voire religieux et qui démarrait sous des auspices des plus matériels... et c'était sans compter sur la tragédie new-yorkaise de 2001! 


Une décennie plus tard, alors que le cadavre de l'ennemi public N°1 n'a pas encore touché le fond de l'océan où il est censé reposer, qui se souvient encore qu'Oussama était un prénom régulièrement donné aux nouveaux nés de la région bruxelloise en  2002? Pire encore : au dire d'un de ses ex-garde du corps, il semble que Ben Laden n'était pas un si bon musulman que cela, et on apprend que les kamikazes issus des camps d'entrainements afghans passaient leurs dernières soirées pré-sacrifice à boire (si si de l'alcool!) entourés de jeunes filles pas trop farouches. La fin d'un mythe. Les new-yorkais tendance Lelouch concluraient même : tout ça pour ça!


Et puis il y a eu les dégâts collatéraux, l'affaire des caricatures, la paranoïa généralisée entre vigie-pirate écarlate et excès de zèle dans le métro londonien se soldant par la mort du jeune brésilien Jean Charles de Menezes. Le tout baigné de repli communautaire, de lois anti-voile intégral et de guerres du Bien contre le Mal. Il semble que l'heure soit revenue au désengagement, au dialogue et à la nuance. Le manichéisme ambiant ayant été largement balayé par le printemps arabe que personne n'avait vu venir, cet anniversaire décennal a subitement pris un bon coup de vieux, et on ne peut que s'en réjouir.

Moi, je dis :

Il y a des anniversaires qui se fêtent et d'autres qu'on subit... pour mieux les oublier. Et tout compte fait, avec 10 ans de plus, on ne peut être que plus sage que 10 ans auparavant!


Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : C'est pas ce dimanche le jour sans télé?