Le 'je dis' du jeudi

Le 'je dis' du jeudi
Le 'je dis' du jeudi

11.8.11

La révolte des caddies

Barricade dans le Quartier Latin. Paris, le 10 mai 68.
Mai '68 fait décidément partie d'un autre siècle. Elles sont bien loin ces émeutes désuètes avec sitting, occupation des amphis et barricades à l'ancienne (pneus, meubles et une SIMCA 1000). Après la spectaculaire mobilisation des jeunes contre le déjà-oublié CPE (Contrat Première Embauche - cornaqué par D. de Villepin) en 2006 où le début de Twitter et les appels à la mobilisation sur Facebook avaient fait la différence, on a eu la surprise de voir la jeunesse française descendre dans la rue il y a quelques mois pour défendre les retraites! Et là, voici les anglais qui se déchaînent sur fond de détresse sociale - nous disent les analystes - et nous livrent un remake des émeutes de banlieues françaises de 2005 avec pillages réglés et incendies d'immeubles.

Détresse sociale avez-vous dit? Peut-être. Hargne et défoulement anarchiques jubilatoires en tout cas! Destructions gratuites et surtout pillages organisés ayant pour cibles les étendards de la consommation hype du moment : chaussures et vêtements de marque et surtout objets technologiques style écrans plats et smart phones. Ça sent la revanche, avec en prime, ce plaisir un peu pervers de terroriser le 'bourgeois', tout en se payant sur la bête. Ultime cynisme, à l'image certainement du système en général : chacun pour soi et terre brulée, même si ce sont les siens qui devront pâtir ensuite des conséquences... un peu comme ce qui se passe en bourse actuellement!

La religion de la guérilla sociale qui percole à tous les niveaux de la société a maintenant touché la couche de fond, elle fait flaque et on patauge. 'Sois un battant', 't'es un killer man!', 'are you talking to me?' il semble bien que la 'Scarface attitude' ait encore de beaux jours devant elle :"Une fois que tu as l'argent, tu as le pouvoir...Une fois que tu as le pouvoir, tu as toutes les femmes que tu veux...".

Moi je dis :

Stéphane Hessel manifeste ... quand il n'écrit pas
Si les retraités qui survivent avec 850 euros de pension - sans aucune perspective d'évolution hors index  - descendaient dans la rue pour balancer leurs déambulateurs dans les vitrines des Mutuelles et des bandagistes qui se sucrent sur leur dos avant de foutre le feu à la Tour des Pensions, on pourrait alors parler de révolte issue de la détresse sociale!

Le jedi du jeudi 

[prononcer : le djedhaï du djeudhaï]



PS : Dentier du haut avec canines acérées à céder cause double emploi. Possibilité de paiement échelonné.



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